Benoît Dellac, le dessinateur des Princes d'Ambre
1. Quel est votre parcours professionnel ?
J'ai fait l'école Pivaut à Nantes, mais je n'ai pas fini le cursus. J'ai arrêté en milieu de 2ème année.
2. Comment ce projet s'est-il présenté à vous ? Qu'est-ce qui vous a séduit
chez lui ?
Nicolas a pris directement contact avec moi par téléphone. Il recherchait un
dessinateur pour porter en image une adaptation.
3. Est-ce que vous connaissiez déjà le roman originel ?
Non, je ne le connaissais pas. J'ai pris le temps de lire le roman avant
d'accepter de faire cette bd.
4. Comment travaille-t-on lorsqu'il s'agit d'adapter une oeuvre en BD ? Est-ce
que l'on aborde une adaptation de la même manière que n'importe quel
autre scénario ?
Pour moi de la même façon. On reçoit un découpage et on s'y
tient. Bien sur le bouquin nous donne beaucoup d'indication pour créer
l'univers. Je pense que pour un
scénariste cela doit être différent car il faut qu'il garde l'essence même
du bouquin tout en restant cohérent.
5. Qu'est-ce qui a été le plus difficile dans ce projet ?
Le temps pour réaliser l'album.
6. Avez-vous des anecdotes à nous faire partager sur cette série ?
Pas vraiment, peut- être sur le tome 2.
7. Que ressentez-vous quand un de vos albums sort ?
C'est assez particulier vu que c'est l'aboutissement de beaucoup d'heure
de travail. On attend fébrilement les premiers avis des lecteurs.
8.
Quels sont vos projets futurs ?
Actuellement je viens de finir le tome 2 de ma série Missi Dominici
chez Vents d'OUEST. Et je viens d'attaquer le tome 2 des Princes d'Ambre.
Entretien avec Nicolas Jarry, scénariste pour les Princes d'Ambre
Quel est votre parcours professionnel ?
Après un Bac D (véritable pièce de
collection), j’ai poursuivi mes études par un DEUG de biologie tout en écrivant
un roman, Le loup de Deb, qui a été publié en 2000 aux éditions Mnénos. Deux
tomes ont suivi, j’étais alors surveillant de collège après avoir été recalé à
divers concours d’entrée dans des écoles d’édition. Je suis entré petit à petit
dans le monde de la bd, j’en vis depuis un an.
Comment ce projet s'est-il présenté à vous ?
Qu'est-ce qui vous a séduit chez lui ?
J'avais
voulu adapter les Princes d'Ambre il y a deux ans de ça, j'avais déjà préparé
un découpage pour le présenter à l'éditeur dans l'espoir que celui-ci veuille
bien acquérir les droits. J'ai toujours voulu adapter ce bouquin car je suis
un grand fan !
Mais j'ai présenté ce projet quelques jours trop tard, ironie du sort, Soleil avait racheté les droits et l'avait proposé à un autre scénariste... Apparemment, il y a eu quelques soucis, parce que deux ans plus tard, Jean-luc Istin m'a dit que le projet était à nouveau libre. J'ai foncé, une partie du travail étant déjà fait. J'ai contacté Benoit qui a été partant et ça c'est fait très vite. Il fallait boucler rapidement sans quoi nous perdions les droits !
Est-ce que vous connaissiez déjà le roman originel ?
Depuis mes 13 ans, je l'ai lu, relu et
re-relu ! Ce cycle, avec Dune et les Trois Mousquetaires ont été à la base de
mon envie d'écrire. Comme je ne suis pas assez mégalo ou ambitieux pour adapter
Dune, que les trois mousquetaire ont été faites à toutes les sauces, il me restait
Ambre... C'était inespéré !
Comment travaille-t-on lorsqu'il s'agit d'adapter une oeuvre en BD ?
Déjà il
faut bien connaître l'oeuvre de bout en bout. Pour cela, il n'y avait pas de soucis. Ensuite je la démonte pièce par pièce. Quand j'ai tout les morceaux devant
moi, je les remonte en fonction des impératifs propres à la Bd (narration,
format etc...). Le plus dur c'est de prendre des libertés (nécessaires) par
rapport à l'oeuvre originale quand on est un fan de la première heure comme moi.
J'ai toujours essayé de rester le plus proche possible du texte, même quand je
m'en suis écarté.
Qu'est-ce qui a été le plus difficile dans ce projet ?
Le timing
sans conteste. Moins de 7 mois pour faire un album c'est court, très court !
Avez-vous des anecdotes à nous faire partager sur cette série ?
Mis à part ce que j'ai raconté plus
haut, à la première question, il ne me semble pas... Une fois qu'on a été sur
les rails, on a avancé rapidement, sans incident majeur.
Que ressentez-vous quand un de vos albums sort ?
Avant le stress prédominait, mais
aujourd'hui je pense avoir assez de recul pour y prendre simplement du plaisir
(bon même si j'avoue avoir toujours quelques papillons dans le ventre). Il y
a aussi la satisfaction d'avoir concrétisé
toutes ces heures de travail, ca c'est important.
Quels sont vos projets futurs ?
En plus de la poursuite de mes autres
séries, je travaille actuellement sur le tome 02 du Durandal, le premier
sortant en juin. J'ai aussi une série sur les nains, une autre sur les orcs et
quelques autres petites choses en préparation.
Les Princes d'Ambre
Carl Corey,
un amnésique, s'échappe d'une clinique privée où il était détenu depuis un
accident de voiture et part à la recherche de son identité et de son passé avec
pour tout indice le nom et l'adresse de sa sœur supposée : Evelyn. Il se rend
chez elle et réussit à lui soutirer de nombreuses informations en bluffant
habilement. Mais ces révélations sont bien difficiles à décoder et pour cause :
Carl s’appelle en réalité Corwin, et s’il ne s’en souvient pas encore, mais il
est l’un des princes du royaume d’Ambre, seul monde réel, tous les autres
n'étant que des « ombres », des univers parallèles tous plus ou moins
différents de leur modèle original…
Composée de deux séries de cinq romans dont le premier est sorti en 1970, l’histoire a été poursuivie à sa mort par deux trilogies à la demande de ses héritiers.
Interview de Chrys Millien, dessinateur et coloriste pour Dumarest
Quel est
votre parcours professionnel ?
Je suis autodidacte.
Comment ce projet s'est-il présenté à vous ?
Qu'est-ce qui vous a séduit chez
lui ?
Disons que j’ai commencé ma carrière en faisant de la science fiction et étant donné que ce projet en faisait partie, Richard D.Nolane me la proposé. Il avait aimé ce que j’avais déjà fait sur Witness4. Pour ce qui est de la séduction, en premier lieu c’est un roman de SF et puis Richard a su me convaincre.
Est-ce que
vous connaissiez déjà le roman originel ?
Pas du tout ! Et maintenant que je connais je peux affirmer que c’était un vide dans ma vie…héhé, les romans sont tous d’une excellente qualité, c’est une très bonne série que je conseille.
Comment travaille-t-on lorsqu'il s'agit d'adapter une oeuvre en BD ?
Est-ce que
l'on aborde une adaptation de la même manière que n'importe quel autre scénario
?
Non, on n’aborde pas une adaptation de la même manière. Je ne suis pas le scénariste sur ce projet, mais j’ai fait une autre adaptation d’un Jules Vernes en tant que scénariste/dessinateur/coloriste. Je sais donc que c’est un exercice complètement différent d’une création classique où chaque situation de la vie quotidienne peut servir un scénario, une scène de film, une brève de comptoir, une discussion entre amis etc… Dans une adaptation, tout est déjà fait, la difficulté est de s’en servir non pas en réécrivant ce qui a était fait, mais en respectant au maximum l’auteur originel, et ce en 46 pages ,ce qui transforme l’adaptation BD en un exploit parfois.
Qu'est-ce qui a été le plus difficile dans ce projet ?
Le coté relationnel entre les protagonistes qui ont bossé sur le projet était assez dérangeante, tout le monde y allait de sa petite remarque ce qui n’était pas pour nous aider à respecter le contrat en terme de temps. Le projet n’était pas difficile pour moi, l’intelligence du scénariste qui a fait tout le gros du boulot en amont m’a permis de faire couler le dessin assez facilement.
Avez-vous des anecdotes à nous faire partager sur cette série ?
Oui, j’en ai une, je me suis fait un ami l’été dernier. J’étais invité à une soirée par le cousin de mon amie, quelques personnes étaient présentes, dont Arno avec qui j'ai fait connaissance : on se branche BD , il commence à me dire qu’il en est fan, plus précisément de SF. Dans les années 70, il était tombé raide dingue d’un roman de science fiction appelé Dumarest, l’aventurier des étoiles, sans que je lui dise que je venais juste d’en faire l’adaptation en BD. Imaginez donc son étonnement quand je lui ai dis !
Quels sont
vos projets futurs ?
Et bien, il me tarde de remettre le pied à l’étrillé sur le deuxième tome (une pensée pour les hautes instances), sinon toujours pleins de projet en tête, c’est le lot de ce métier, il faut toujours avoir une tonne de projet sous le bras pour avoir la chance d’en voir sortir un du lot.
Que ressentez-vous quand un de vos albums sort ?
Hum, maintenant que j’en ai quelques-uns, ce n’est plus pareil, le premier était assez fort émotionnellement. J’ai dit que j’étais autodidacte, en fait je dessine depuis que je sais tenir un crayon comme beaucoup de dessinateur. A l’âge de 6/7 ans, ma sœur s’est vu offrir un album de tintin (L’île noire ), je ne savais pas ce que c’était que ce livre avec plein de dessins partout, je peux vous dire que ma sœur ne l’a pas vu longtemps son bouquin, je m’étais enfermé dans ma chambre pour le feuilleter, je ne savais pas encore lire mais la suite d’image me parlait, je trouvais ça extraordinaire. J’ai su à ce moment là que c’était ce que je voulais faire plus tard. A 25 ans, mon premier album sort et quand je l’ai entre les mains c’est un peu comme si je me retrouvais dans ma chambre à 6 ans, c’était très fort. Aujourd’hui, c’est encore un peu comme ça, sauf que le coté professionnel a pris le dessus, c’est d’abord un produit qui a mis un an à naître et qui va prendre son envol. Est-ce que ça va plaire ? Comment les gens vont l’aborder ? Est-ce qu’il sera vu ? Se fera t-il critiquer par des gens qui ne prennent même pas le temps de lire en 30 minutes un album qui a pris en moyenne un an d’une vie pour le descendre en trois lignes… toutes ces choses qui ne parlent pas à un gamin de 6 ans.
Comment avez-vous abordé la colorisation des albums ?
Comme un coloriste… hum, disons que la couleur et là pour servir le dessin, qui lui est là pour servir le texte, après le talent d’un bon coloriste ou d’un bon dessinateur, c’est d’offrir une deuxième lecture avec des choses qui prennent vie dans les cases sans perturber le déroulement de la lecture initiale, pour moi ceux qui y arrivent sont des bons !
Qu'est-ce qui vous plaît dans le fait de coloriser ?
En premier, c’est l’ombre et la lumière qui donnent vie à un volume, on peut rendre ça en noir et blanc mais aussi avec la couleur, je pense qu’il n’y a rien de plus jouissif que de mettre en couleur un dessin en ligne claire.
Pourquoi ne pas confier la couleur à une autre personne ?
La chose ne s’est
tout simplement pas présentée, ça a failli, mais ça s'est fait
autrement, ça ne m’aurait pas déplu de voir mon travail rendu avec l’œil d’une
autre personne. Mais l’occasion peut se représenter, je ne désespère pas.
Dumarest, l'Aventurier des Etoiles
La saga Dumarest est un classique du Space-Opera anglo-saxon, avec son héros parti à la recherche de la Terre et son fameux Cyclan dont la perfidie sans borne a peut-être inspiré celle de Darth Vador… L’auteur, Edwin C. Tubb, est un personnage de la SF britannique, célèbre pour son talent de conteur d’aventures. Les 32 romans formant le premier Cycle de la saga sont parus entre 1967 et 1992. Ils ont été publiés en France en format poche il y a quelques années, sous la direction de Richard D. Nolane, le scénariste de l’adaptation pour Soleil.
Dans cette Galaxie sauvage d’un futur
lointain, plus personne ne se souvient de la Terre… Pour ceux qui connaissent
encore ce nom, celui-ci n’évoque plus qu’une simple légende tournant autour de
la naissance de l’Humanité.
Plus personne sauf Earl Dumarest. Lui est
sûr d’être né sur ce monde désolé et il va se mettre en tête de le retrouver
coûte que coûte ! Mais il va aussi très vite s’apercevoir que sa quête
dérange bien du monde… À commencer par le Cyclan,
l’Intelligence inhumaine qui est en train de s’infiltrer derrière les pouvoirs
des innombrables planètes colonisées.
La mort devient alors une compagne fidèle de L’Aventurier des Étoiles dans cet univers dur et violent où pourtant rien ne semble être subitement plus dangereux que d’évoquer le simple nom de la Terre…
Planches et croquis de l'Assassin Royal
Les personnages
Le story-board
Les planches couleurs
Interview de Fabien Alquier, coloriste pour l'Assassin Royal
Quel est votre parcours professionnel ?
Après une maitrise d'arts Plastiques à l'université d'Aix en Provence , j'ai eu la possibilité d'aider une amie sur un projet de commande de mise en couleur. Ensuite, j'ai décidé de tenter ma chance en préparant un
dossier de coloriste sur des pages de styles différents. Après, les projets se
sont enchainés rapidement , d'abord pour les Humanoides Associés, puis les éditions
Bamboo, et Soleil sur le projet Marie des loups.
Comment ce projet s'est-il présenté à vous ? Qu'est-ce qui vous a séduit chez
lui ?
J'avais travaillé avec Laurent Sieurac et Jean Charles Gaudin sur la fin des
Princes d'Arclan , j'ai donc réalisé des essais pour l'Assassin Royal. C'était
l'occasion de travailler sur une adaptation , ce que je n'avais jamais fais.
Est-ce que vous connaissiez déjà le roman originel ?
Non, je le découvre au fur et à mesure, en essayant de noter ce qui est de l'ordre
des couleurs , bien que JEAN CHARLES fasse référence à cet aspect dans
son scenario.
Comment avez-vous travaillé ? Avez-vous rencontré des difficultés ?
Je suis resté dans la continuité je pense de mon travail sur Arclan. Mais au fur
et a mesure, il a fallu s'adapter à l'univers du roman qui est assez
sombre.
Qu'est-ce qui vous plaît le plus dans la colorisation d'un album ?
Les recherches , trouver des nouvelles techniques même si on a pas trop le
temps . Il faut respecter les deadlines pour pas trop infliger de stress à mes
collaborateurs. En ce moment, je suis revenu sur un travail exclusif sur Photoshop , cela m'ouvre de nouvelles possibilité mais il faut garder en tête
l'agenda à respecter et rattraper sans cesse son retard.
Avez-vous des anecdotes à nous faire partager sur cette série ?
Le problème d'une adaptation pour la couleur, c'est que parfois on doit faire
des compromis. Certains lecteurs n'aiment pas trop qu'on oublie des détails en
route. Mais parfois, si on applique à la lettre le roman , il y a le
risque que ça ne sorte pas très bien sur la page. J'ai eu beaucoup de mal je dois
dire pour gérer les couleurs du début du tome 3. Pas facile de caser des bâtiments
en forme de fleur très colorés dans les violets !
Quels sont vos projets futurs ?
J'espère la suite de l'Assassin Royal et des projets parallèles. J'ai envie de me
remettre à l'illustration pour des projets persos. J'aimerais améliorer mon travail sous Photoshop aussi.
Que ressentez-vous quand un de vos albums sort ?
Un de plus ...au suivant. C'est agréable d'avoir l'objet en main. Même si on
est pas vraiment "auteur" de ce livre.